Présentation
et historique
La 14 ou le vilain petit canard
de la Régie
Lorsque naît la Renault 14, aux frimas de
l'année 1976, les bonnes fées semblent s'être penchées
sur son berceau : déclinaison stylistique des courbes douces et
rassurantes de la 5, succès incontesté de la Régie
nationale des usines Renault, la 14 innove dans la gamme des moyennes inférieures
en adoptant un moteur placé en position transversale, accolé
à la boîte de vitesses dont il partage le carter d'huile.
Une solution adoptée pour la première fois en 1959 pour l'Austin
Mini. Sa carrosserie bicorps, avec un pratique hayon arrière, déroute
quelque peu avec une ligne très en avance sur l'époque (n'annonce-t-elle
pas la Renault 19 de 1988, et à sa manière, le bio-design
du début des années 1990 ?)
Le moteur de la Renault 14 a comme principale originalité
d'avoir été conçu en commun par Renault et son concurrent
Peugeot. C'est ainsi que le petit 1,2 litre se retrouvera également
sous le capot de la Peugeot 104 (et de la Citroën Visa), ce qui conduira
les détracteurs du modèle à lui dénier le statut
de "vraie Renault". Par la faute d'une communication maladroite (la campagne
de publicité comparait la 14 à une poire!), plus sûrement
en raison de sa gamme réduite, et malgré ses réelles
qualités routières, la Renault 14 ne rencontrera jamais le
succès qu'elle méritait pourtant, au point de voir sa carrière
finir brutalement dès 1983, quand elle sera remplacée par
les Renault 9 et 11. Aujourd'hui,
24 ans après sa sortie et 17 ans depuis l'arrêt de ses chaînes
de fabrication, la Renault 14 a disparu du paysage automobile français,
même s'il est encore possible d'en apercevoir quelques unes, rarement
en bon état, dans les campagnes françaises ou les petites
villes. Si sa cote en l'occasion est aujourd'hui proche de zéro
et le marché des acheteurs extrêmement réduit, ce véhicule
désormais atypique (même s'il en est sorti tout près
d'un million - 999.193 exactement!) devrait s'assurer à l'avenir
une cote d'amour honorable, en raison de son originalité, et surtout
de sa rareté programmée. Signe qui ne trompe pas, nos amis
les Anglais et les Hollandais commencent à s'y intéresser
: certains en ont même restauré !
La 18, la paisible
voiture mondiale de Renault
On a un peu tendance à l'oublier, la Renault
18 dans laquelle tout Français moyen a roulé un jour était
une voiture de conquête, image d'une "exigence internationale", selon
les brochures d'époque. Produite sur quatre continents (Europe,
Afrique, Amérique et Océanie), vendue sur cinq, elle était
déclinée sur chaque marché selon la configuration
de celui-ci. Petite voiture à l'échelle des Etats-Unis, elle
représentait le haut de gamme de la Régie en Amérique
du Sud, tandis qu'en Europe ses qualités routières et son
gabarit raisonnable en faisaient le véhicule fétiche des
classes moyennes. De fait, avec ses deux carrosseries, berline et break,
sa palette de moteurs étendue (de 64 à 125 ch en essence,
de 66 à 88 ch en diesel), et sa gamme d'équipements diversifiée
(cuir, climatisation, vitres électriques), elle avait de quoi contenter
tout le monde. L'éphémère version 4x4 est également
significative des larges ambitions que Renault avait pour la 18. Ces ambitions
n'ont pas été déçues, malgré (ou grâce
à) sa conception éprouvée et sa carrosserie passe-partout,
voire assez fade.Apparue
en 1978, la 18 dérive directement de la Renault 12 (1969-1980).
Les lignes sont moins anguleuses, et la voiture paraît plus trapue,
épaissie. Le décrochement du pavillon de custode vers le
coffre reste toujours aussi caractéristique, et du point de vue
technique, le fameux essieu arrière rigide, à peine modifié,
est encore fidèle au poste, pour le malheur de la tenue de route.
Construite durant huit ans en Europe, jusqu'à
son remplacement par la Renault 21 en 1986, la 18 a été assemblée
jusqu'en 1994 en Amérique du sud (Argentine, Uruguay, Venezuela,
Colombie) à une époque où Renault, avec Peugeot, était
l'un des premiers constructeurs automobiles du sous-continent. Elle a également
été vendue aux Etats-Unis et au Canada lors de l'aventure
américaine de la Régie, qui a pris fin en 1988, lorsque AMC
a été cédé à Chrysler.
Si la Renault 18 n'est plus extrêmement fréquente
dans la circulation aujourd'hui, 14 ans après la fin de sa carrière
européenne, elle a poursuivi pendant longtemps un parcours honorable
en occasion. Souvent caractérisée comme "la voiture du beau-frère"
(sic), elle a subi les derniers outrages des customiseurs du dimanche,
surtout dans sa version Turbo.
Produite au total à plus de 2 millions d'exemplaires
rien qu'en France, la 18 continue de nos jours, malgré les attaques
de la rouille, les primes à la casse et les normes antipollution,
à parcourir les routes d'Europe et d'Amérique du sud mais
aussi celles du Maghreb et d'Afrique noire, surtout en version break où
sa remarquable robustesse lui confère un statut presque égal
à celui de la légendaire Peugeot 504. Dans certaines villes
d'Afrique, ce sont encore des Renault 18, millionnaires en kilomètres,
qui font le taxi...
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