Généalogie
 
Les Renault 14 et 18 ne se sont pas des générations spontanées, et le contructeur français leur a donné de multiples descendantes. Un coup d'oeil sur la généalogie de ces modèles permettra de se remettre en tête plus de 40 ans d'histoire de berlines moyennes de Renault.
Généalogie de la Renault 14:
Renault 6
Renault 14
Renault 9 et 11
Renault 19
Mégane

Généalogie de la Renault 18:
Dauphine
Renault 8
Renault 12
Renault 18
Renault 21
Laguna
Laguna II

Généalogie de la Renault 14:
La Renault 6 (1968-1980)
Présentée en 1968, la Renault 6 n'est rien d'autre qu'un malhabile habillage du châssis de la Renault 4, dont elle reprend le 845 cm3 et entre autres la commande de boîte "en porte-manteau". Inspirée (?) pour le style de la Renault 16, elle n'en a malheureusement ni le confort ni les équipements. Le hayon arrière est néanmoins pratique, avec une banquette arrière rabattable d'un seul tenant. Ceux qui ont eu l'opportunité de monter dans une 6 se rappellent sans doute le skaï rouge de la sellerie, redoutable gril à postérieur par temps ensoleillé, le petit volant à jante très fine, et le tableau de bord parfaitement illisible. D'une fiabilité honnête du point de vue mécanique (quoique l'électricité...), la Renault 6 n'encombre plus les routes aujourd'hui : sa carrosserie était parfaitement biodégradable et la rouille a mangé la quasi totalité de la production. Les versions d'avant 1974 (voir ci-dessus) ont plus de charme que les modèles ultérieurs, avec leurs chromes et leurs phares ronds. Le restylage apportera des phares carrés et des feux arrières plus lisses. A signaler que la R6, déclinée à l'origine en L et TL, a été produite en Espagne après 1980, dans une version GTL suréquipée (feux de recul de R5...).
Trouver une 6 en bon état aujourd'hui relève du parcours du combattant. De toutes façons, elles ne valent plus grand chose (entre 500 et 4 000 F) sur le marché, et l'offre y rejoint la demande au niveau zéro.

La Renault 14 (1976-1983)
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Les Renault 9 et 11 (1982/1983-1988)
Pour faire oublier le semi-échec de la 14, Renault a sorti le grand jeu, avec deux voitures. Une trois volumes, la 9, apparaît dès 1982, et est sacrée voiture de l'année dans la foulée. On se demande encore ce qui a pu alors séduire le jury: sans doute pas la finition très moyenne et l'équipement mesquin (la 9 TC n'avait qu'un pare soleil!). La Renault 11, variation deux volumes sur le même châssis, se distingue de sa soeur par une face avant à quatre phares, empruntée aux Pontiac Trans Am ou De Lorean de l'époque. Les moteurs vont du petit 1 litre de la 5 au 1,7 litre essence de la 21 dans les dernières années. Un petit diesel, également de 1,6 litre complète rapidement la gamme. Bien suspendues quoique un peu molles, les 9 et 11 séduisent rapidement les classes moyennes. La gamme large, coiffée par le 1,4 l turbo de 110 ch de la R5 Alpine, fera même illusion quelque temps face aux 205 GTI ou Golf. La tenue de route n'est hélas pas la même que celle de la Sochalienne.
A noter aussi la 11 TXE Electronic, au tableau de bord futuriste qui donne l'impression de piloter le vaisseau de Goldorak.
Les 9 et 11 sont arrivées juste à point pour être décimées par les primes à la casse, et en trouver une propre aujourd'hui n'est pas aisé. La rouille, quoique moins virulente que sur la 6 ou la 14, les attaque sournoisement. Les versions d'après 1986 voient leur face avant restylée mais perdent ainsi un peu de leur caractère. Cote d'une R9 ou 11: de 4 000 à 8.000 F pour une diesel pas trop usée (le 1,6 litre est beaucoup plus fragile que le 2 068 cm3 des 18 et 21).

La Renault 19 (1988-1996)
"La Renault 19, le goût de la force". Ce n'est pas qu'un slogan. La 19 marque en effet le début de la "révolution qualité" de Renault, voulue dès 1984 par l'ancien PDG de la Régie, Bernard Hanon. Planche de bord monobloc, commandes fermes, moteurs durs au mal, la 19 est assurément bien née, et va connaître un succès en proportion des efforts consentis. Son physique n'a pourtant rien de révolutionnaire, mais elle rassure une clientèle échaudée par les rossignols des 9 et 11. Pour parfaitement remplacer ces deux modèles, la 19 se décline rapidement en trois volumes, la Chamade. Cerise sur le gâteau, un cabriolet comble les amateurs de vent dans les cheveux. Au sommet de la gamme, la 19 16s sonne le glas des turbos essence dans la gamme des Renault sportives, dix ans après la R5 Alpine turbo. Forte de 140 ch, elle se mesure sans complexe aux GTI allemandes. Restylée en 1992, la 19 a également bénéficié de moteurs diesel très fiables, avec ou sans turbo. Une 19 essence bien menée va sans problème tutoyer les 250 000 km, et les diesel en font facilement 50 000 de plus.
La 19 reste une voiture très estimée en occasion. Comptez 10.000 F pour une TS de 1988 et encore plus de 40.000 F pour un haut de gamme de fin de série, surtout en Turbo-D. Les cabriolets dépassent naturellement cette cote.

La Renault Mégane (1996- ? )
La Mégane transcende le style de la 19 tout en conservant les fondamentaux: fiabilité, solidité, modernité. Déclinée dans de multiples versions, elle occupe début 2000 la deuxième place des ventes françaises derrière la Clio 2. Raison évidente de ce succès, le Scénic, premier monospace basé sur une berline moyenne, phénomène de vente de Renault dans toute l'Europe. Il faut aussi rajouter à la bicorps (ci-dessus) une version 3 volumes (Classic), un break (fabriqué en Turquie dans l'usine Renault de Bursa), un cabriolet, et un coupé. Les moteurs sont désormais tous très modernes, avec un diesel à injection directe dTi. Quant aux versions essence, à la culasse 16 soupapes, elles font preuve d'une belle vitalité. Au sommet de la gamme, une turbulente version 2L 16s de 140 ch. En occasion, c'est la ruée, et n'espérez pas toucher une Mégane à moins de 50 000 F.




Généalogie de la Renault 18:

La Renault Dauphine (1956-1968)
Directement dérivée de la 4CV dévoilée au lendemain de la guerre (1946), c'est en pleine crise de Suez qu'apparaît la Dauphine, destinée à motoriser les classes moyennes émergentes de la société française. Elle fera d'ailleurs bien mieux que cela, s'attirant un succès considérable en France et à l'étranger. Vendue dans le monde entier (jusqu'aux Etats-Unis où elle sera déclinée en version électrique!), la Dauphine est aujourd'hui une voiture appréciée en collection, surtout dans ses deux versions sportives: la rarissime 1093 et bien sûr la Gordini, qui survivra deux ans au reste de la gamme, arrêtée en 1966. Seul reproche qu'on peut lui opposer: une tenue de route vraiment pas à la hauteur, en raison du moteur en porte-à-faux arrière et des roues arrière motrices. Certains trouvent cela amusant, une vraie école de conduite, mais sur le mouillé, combien de conducteurs de Dauphine se sont retrouvés dans le fossé avant de se rendre compte de ce qui leur arrivait ? Cote d'une Dauphine en excellent état aujourd'hui : entre 16.000 et 40.000 F. Produites à plus d'un million d'exemplaires, elles ne sont vraiment pas rares et leur capital sympathie est énorme.

La Renault 8 (1962-1972)
Avec la 8, Renault reprend l'architecture générale de la Dauphine (moteur arrière, roues arrières motrices), mais en modernisant les lignes. Première Renault à bénéficier du moteur Cléon, qui sera encore monté sur la Twingo (!) au début des années 1990, elle s'affiche comme une berline très carrée, au style tricorps presque caricatural mais bien dans le style de l'époque : ses concurrentes sont alors les Fiat 125 ou les Peugeot 304, aux lignes elles aussi taillées à la serpe. Construite également dans de nombreux pays (notamment la Roumanie sous la marque Dacia), la Renault 8 n'a pas connu un succès vraiment foudroyant dans ses versions de base, malgré quelques innovations intéressantes, comme les quatre freins à disque de série. En revanche, les versions sportives ont acquis depuis des années une aura légendaire: les Gordini 1100 puis 1300 sont en effet de vraies petites bombes, au volant desquelles toute une génération de pilotes a fait ses premières armes. Les 8 de base (5 et 6 CV), ou même les Major ont quant à elles été complètement oubliées, et en trouver une en état correct relève du tour de force. Cote d'une Renault 8 en bon état : de 8.000 pour une berline automatic à 75.000 F pour une Gordini 1300 (quand on vous dit que les Gordini sont recherchées!). A noter aussi l'anecdotique Renault 10, rien d'autre qu'une 8 rallongée à l'avant et à l'arrière et donc dotée de disgracieux porte-à-faux, produite de 1965 à 1971.

La Renault 12 (1969-1980)
En présentant la 12, la régie nationale des usines Renault veut frapper fort. Il s'agit de la première traction avant de l'entreprise dans cette catégorie moyenne supérieure (même si la R16 a sérieusement déblayé le terrain quatre ans plus tôt). Justement, pas question pour la Régie d'aller trop loin dans l'imagination, et la 12 n'aura donc pas le hayon de sa grande soeur. Equipée de robustes quatre-cylindres de 1,2 puis 1,4 litre, elle figurera pendant longtemps dans les cinq voitures les plus vendues en France. La 12 verra sa gamme s'étoffer rapidement avec l'arrivée d'un break très spacieux et immédiatement adopté par les familles nombreuses. Mais le point le plus remarquable de la Renault 12 est sa longévité. Si ses chaînes ont été arrêtées en 1980 en France, elles continuent encore à tourner aujourd'hui, de la Turquie à la Roumanie ! La 12 a donc enterré la 18, notamment grâce à son architecture très simple et sa fiabilité. En Afrique, dans les anciens pays de l'Est, les 12 sont encore très fréquentes sur les routes. En Roumanie, la 12, sous le nom "Dacia 1310", a été déclinée sous toutes les formes : berline, break, pick-up à propulsion arrière, berline bicorps et même coupé! Sans parler de l'Aro, 4x4 étroitement dérivé de la 12.
En France en revanche, les 12 se sont quasiment toutes désintégrées sous l'action impitoyable de la rouille. A noter une version sportive très intéressante: la 12 Gordini, pourtant rejetée par les puristes de la glissade et aficionados de la 8 "G", car traction avant... Les quelque 120 ch DIN ont pourtant de quoi amuser le conducteur de ce bolide malheureusement rare de nos jours. Cote d'une Renault 12 en bon état : de 4.000 F pour une L à 32.000 F pour une Gordini.

La Renault 18 (1978-1986)
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La Renault 21 (1986-1996)
Les Renault 21 sont encore très nombreuses sur les routes françaises. Voiture à succès de Renault à la charnière de deux époques (de la Régie à la SA, du "pas cher" à la "révolution qualité", elle reprenait en les simplifiant les lignes droites de la Renault 25, sans en adopter immédiatement le hayon arrière (possibilité offerte seulement en 1990, lors du restylage). Produite comme la 18 pour l'exportation (Renault Medallion, 1987-1989) et montée à l'étranger (Argentine, Turquie...), elle a séduit d'innombrables conducteurs par sa tenue de route sécurisante, enfin guidée par des roues arrière parfaitement indépendantes. Endurante et dure au mal, la 21 atteint des kilométrages très élevés, jusqu'à 400.000 km pour les diesel. A noter le très spacieux break Nevada, encore plus long que les R25, et la terrible version 2L Turbo, inoubliable machine à sensations. La 21 a également été développée en version 4x4, et la 2L Turbo Quadra gagnera encore en efficacité, s'adjugeant le record du monde de vitesse sur glace, avec 250 km/h... Cote d'une Renault 21: de 8.000 F pour une TS de 1986 en bon état (rare même si la rouille les attaque moins), à encore près de 70.000 F pour une 21 Nevada Turbo-Diesel haut de gamme. A signaler la luxueuse Baccara, toute de cuir revêtue.

La Renault Laguna (1994-2001)
Pour remplacer la 21, Renault a décidé de tirer la gamme vers le haut. Ni tricorps, ni vraiment bicorps, la carrosserie de la Laguna présente un profil dit "2 volumes et demi" aussi élégant que pratique, avec un grand hayon. La qualité est au rendez-vous à l'intérieur comme à l'extérieur, et le succès rencontré depuis 1994 par la Laguna puis la Nevada (version break présentée quelques mois plus tard) ne s'est pas encore démenti, malgré la concurrence de la Citroën Xantia et de la Peugeot 406, elles aussi fort bien armées. Défaut relevé sur les Laguna: leur relative lourdeur par rapport à la R21. La qualité se voit, mais elle se traduit aussi en termes de poids. Les consommations s'en ressentent douloureusement. La Laguna propose toutefois des moteurs doux et bien étudiés, comme le récent 2,0 16 s, qui recherche plus le velouté que la puissance pure. Les versions Baccara puis Initiale comblent les amateurs de luxe avec leurs intérieurs de cuir et de lin. Les nouveaux diesel multisoupapes, turbo ou non, en font une autouroutière parfaitement convenable. Le V6 emprunté à la Safrane, manque de puissance en valeur absolue, mais il ne démérite pas dans cette caisse plus légère. La Laguna est remplacée début 2001 par la Laguna II.

La Renault Laguna II (2001-?)
La Laguna II a été voulue par Renault comme la meilleure dans sa catégorie pour le rapport prix/équipement, et ce dernier est effectivement pléthorique. Surveillance de la pression des pneumatiques du tableau de bord, abandon des serrures remplacées par une carte magnétique, multiples airbags, etc... On se croirait face à une grosse berline allemande! Le style est très moderne, beaucoup plus anguleux et "allemand" que la première Laguna. Elle est déclinée dès le départ en break "Estate", qui abandonne donc le nom Nevada, après treize ans d'utilisation par les 21 et Laguna. Les moteurs vont de 110 à 210 ch DIN en essence, de 105 à 135 ch DIN en diesel. De quoi affronter en toute sérénité le troisième millénaire.
 
 
 
 
 
 

Récapitulatif (les chiffres sont encore à affiner)
 
 
Dauphine
R8
R12
R18
R21
Laguna
Laguna II
Moteurs
de 845 à 1.000 cm3
de 845 à 1.300 cm3
de 1.200 à 1.400 cm3
de 1.397 à 1.995 cm3
de 1.397 à 2.165 cm3
de 1.600 à 2.900 cm3
de 1.600 à 2.900 cm3
Puissance
 
 
 
 
 
 
 
Versions essence
Ondine, Export, Gordini
Major, S, Gordini
L, TL, TN, TR, GTL, TS, Gordini
TL, GTL, TS, GTS, GTX, Turbo
TL, TS, GTS,TSE, GTX, RS, RX, TI, TXI, TXE,Turbo, RN, RT, Baccara 
RN, RNE, RT, RTE, RXE, RXI, RXT, Baccara, Initiale
?
Automatique
Oui
Oui
Oui
Oui
Oui
Oui
Oui
Diesel
Non
Non
Non
Oui
(TD, GTD, Turbo D)
Oui
(TD, GTD, Turbo D, Turbo DX, SD, GSD)
Oui
Oui
Versions diesel
(Turbo diesel)
     
2.068 cm3
66 ch DIN
(88 ch DIN)
1.800 cm3, environ
60 ch DIN
2.068 cm3 70 ch DIN
(88 ch DIN)
2.200 cm3
85 ch DIN
(110 ch DIN)
1.870 cm3
dCi 110 ch DIN,
2.188 cm3 dCi 135 ch DIN
4x4
Non
Non
Oui (Sinpar)
Oui (Usine)
Oui (Usine)
Non
Non
Break
Non
Non
Oui
Oui
Oui (Nevada)
Oui (Nevada)
Oui (Estate)
Coupé
Non
Non
Oui (R15-R17)
Oui (Fuego)
Non
Non
Non
Version sportive
1093, Gordini
Gordini 1100, Gordini 1300
100 ch DIN
Gordini
120 ch DIN
Turbo
125 ch DIN
2L Turbo
175 ch DIN
V6
194 ch DIN
V6 24v 
210 ch DIN
Vitesse maxi
?
170 km/h
180 km/h
190 km/h
225 km/h
235 km/h
235 km/h



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