Je ne roule plus en R18 depuis trois
mois... et ça va! On ne fait pas toujours ce que l'on veut dans
la vie et j'ai dû me séparer à contre-coeur de ma 18
GTD, après huit ans et 245.000 km à son volant sur trois
continents (elle roule toujours!). Mais cela ne m'empêchera pas de
continuer à mettre le site à jour régulièrement.
Merci donc aux 45.000 visiteurs depuis le 15 octobre 1998, et aux centaines
d'internautes qui ont pris le temps de m'écrire un petit encouragement,
d'expédier un témoignage ou une photo de leur 14 ou de leur
18 et bonne route à tous.
Deux ans après sa première
mise en ligne, le site 1418.net est
désormais référencé par Yahoo!
version américaine et figure en bonne place dans les "sites passion"
de renault.com. Plus de 13.000 visiteurs
en un an (20.000 au total, depuis peu), alors que dans la même période,
le site a vu son volume multiplié par 3,5 (34 Mo en cette fin novembre
2000), avec plus de 800 photos ou illustrations. Tout cela grâce
à vos contributions, témoignages et photos. Merci donc (et
merci aussi à Free qui héberge
le tout. De rien, c'est de la pub gratuite). Au fait, je fais tout cela
par pure passion, et ce n'est pas la peine de me proposer des pubs à
placer sur les pages (à moins de les payer très, très
cher :o) ).
30 octobre 2000
Hard as a rock
Je reviens de Turquie par la route,
en R18 bien sûr. Paris-Venise-Thessalonique-Izmir-Antalya-Istanbul-Thessalonique-Venise-Paris.
Kilomètres en quatre semaines: 8.100. Pannes: 0. Kilométrage
final: 356.500. Mais qu'est-ce qu'ils ont tous à vouloir rouler
dans des voitures modernes?
Une voiture, c'est fait pour rouler,
pas pour rester dans une vitrine. Chaque semaine, je parcours entre 500
et 700 km sur autoroute ou quatre voies avec ma 18 un peu défraîchie.
Amusant, le comportement des HDIstes (GTIstes des années 80 reconvertis
dans le mazout et le siège bébé arrière) qui
ne supportent pas de se faire doubler par une Renault 18 et qui réaccélèrent
quand j'ai l'outrecuidance de pointer le bout des pare-chocs stratifiés
à la hauteur des leurs. Ah ben c'était bien la peine de se
mettre un crédit sur le dos, mon pauvre monsieur! (Parfois je rêve
d'acheter une 18 turbo 125 ch et de la banaliser en GTL, rien que pour
voir la tête des "doublés"...)
Non loin de mon lieu de travail, un
couple de personnes âgées conduit une des premières
Renault 18, couleur "pomme Granny Smith" métallisée. Pas
une bosse, pas une éraflure. Les pare-chocs en inox reflètent
parfaitement le brillant irréprochable de la carrosserie. Sièges
sous housse, on doit pouvoir manger sur le moteur. Le compteur indique
un peu moins de 50.000 km. Une annonce en 2010: "Vends R18 GTL 1978, première
main, état concours, 15.000 F". Sourires? Remplacez "R18 GTL 1978"
par "R16 TS 1968" et vous aurez l'intitulé de quelques dizaines
d'annonces parues dans la presse "de collection" de cette fin de XXe siècle.
18 mai 2000
Rallye, c'est fini
En pages "compétition", je
fais allusion à la participation régulière de la 18
aux rallyes argentins depuis plus de vingt ans. Elles ont même remporté
le titre national en 1989! Pour le rallye d'Argentine 2000, deux
R18 GTX étaient encore au départ, certes dans une catégorie
subalterne, mais bien là. Hélas, elles n'ont pas fini l'épreuve,
bien derrière les Maxi Mégane et les Clio Williams, et il
est douteux qu'elles s'alignent encore en 2001: l'essieu arrière
rigide ne peut quand même pas faire de miracles sur terre! Espérons
tout de même que les 18 continueront à courir dans les rallyes
nationaux argentins après l'an 2000, ne serait-ce que pour le folklore.
Allez donc le vérifier sur le site
officiel.
4 avril 2000
Intronisation
Je feuilletais distraitement le magazine
Rétroviseur du mois d'avril (excellent journal, d'ailleurs) à
la recherche de la cote de ma Peugeot 203, lorsque mon regard a glissé
vers la colonne "Renault". Et là, stupeur. La Renault 18 y figure!
Plus précisément la version Turbo (1981-1985), qui selon
les spécialistes consultés par Rétroviseur, vaudrait
en excellent état d'origine quelque 12.000 F! Voilà qui ouvre
des horizons pour la 18. Bien sûr, pas la peine de stocker jalousement
une TL rouillée pour autant, mais qui parie qu'une belle Turbo-D
avec climatisation, cuir et jantes alu ne soulèvera pas bientôt
la convoitise ? Rêvons un peu. Toutefois, il reste encore à
trouver un acquéreur pour ces modèles, et je me demande bien
qui en l'an 2000 voudrait investir 12.000 F dans une 18, même Turbo.
Quant à la 14, pourtant plus rare et plus ancienne, il n'en est
pas encore question, alors que l'Austin Allegro (même époque,
même fiasco) figure dans le classement. La "poire", voiture maudite
à jamais?
9 mars 2000
Auto Plus que jamais
L'hebdo Auto Plus (vous savez, celui
qui se met à la place du conducteur, pas à celle du passager,
c'est celle du mort) cite dans un article consacré aux sites internet
automobiles, la page témoins du site Renault 14 et 18 et ses commentaires
"zémus", pour s'en moquer gentiment. Pas de problème, au
contraire, ça fait toujours plaisir.
Mais quand le journaliste écrit
que les amateurs de ces modèles "ne rigolent pas du tout avec ça",
je m'inquiète. Je suis le premier à traiter avec dérision
la pauvre vieille 18 rouillée qui me transporte depuis plus de six
ans, affrontant avec courage les regards dégoûtés des
BMWistes au feu rouge et les klaxons des parisiens qui trouvent que décidément,
25 secondes pour atteindre les 100 km/h, c'est pas terrible, surtout quand
ils sont derrière ma poubelle. Je connais d'autres propriétaires
de 14 ou de 18 qui savent bien qu'ils ne conduisent pas une Ferrari, ou
même
une Renault Laguna neuve, parce qu'ils n'ont même pas les moyens
d'en payer l'assurance. Ils s'en accomodent, c'est tout. Voilà de
quoi déprimer.
Heureusement, je connais un bon moyen
de me remettre de bonne humeur: parcourir ma vieille collection d'Auto
Plus, années 1990- 1993. Et y découvrir avec émotion
"en avant première" et en "couv'" bien vendeuse, entre vingt exemples,
la 405 coupé, la Citroën XM trois volumes, ou la Renault 19
Turbo 16 4x4(!), dont on attend encore, dix ans après, la sortie.
Allons, personne n'a le monopole de la dérision. Ni du ridicule.
Quelques 14 et 18 sont en vente sur le site d'Ibazar . Formidable. Les argumentaires des vendeurs sont imparables : "la 14, le mythe", ou encore "Les 18 se font rares" (donc dépêchez-vous d'en acheter avant qu'il ne soit trop tard). Une observation toute simple: les Renault 6 (nées en 1968) et 12 (1969) ne sont pas encore considérées comme des voitures de collection, sauf la 12 Gordini qui est un cas à part, et personne ne se bouscule pour acheter ces modèles à plus de 5.000 F. Prétendre vendre une Renault 14 à 15.000 F ou une 18 GTD à 25.000 F en arguant de leur rareté ou de leur cote d'amour relève de l'escroquerie ou de l'ingénuité. Le marché, apprend-on à l'école, est fonction de l'offre et de la demande. Allez donc faire un tour dans les ventes aux enchères de voitures "sur le terrain", et observez le montant des transactions pour des populaires de trente ans ou plus: peu de Renault 8 de base dépassent les 8.000 F. Alors, cette R14 TL de 1980 "avec quelques bosses", combien ?
P-S : 10.000 visiteurs ne peuvent
être dans le faux... merci à tous.
Avec l'autorisation de Christian Bonnemaison, webmaster de l'excellent web de l'automobile classique et sportive (Wacs), je reproduis son édito qui à mon sens vaut toutes les démonstrations.
"Les autos de l'an 2000 sont formidables
: moteurs HDI, ABS, boîtes séquentielles, anti-patinage, GPS,
rétroviseurs dégivrants électriques, sièges
chauffants à mémoire, climatisation, injection pilotée
électroniquement, air-bags, ordinateurs de bord, commandes
vocales, phares au xénon, verrouillage à distance,
code anti-démarrage, vitres électriques, essuie-glace automatique,
temporisateurs divers, capteurs, sondes, modules... .
Elles sont géniales. Fantastiques.
Incroyables.
Hélas, le rêve s'arrête
ici.
La qualité de cette quincaillerie
électronique, uniquement faite pour séduire le grand enfant
qui sommeille dans l'âme de chaque conducteur, est plus proche
de celle d'un tamagoshi de pochette surprise que des normes aéronautiques..
Lorsque cet arsenal est apparu
sur des véhicules haut de gamme (Mercédes, BMW..etc) la qualité
était au rendez-vous. Le prix aussi. Une auto à 400 ou 500
000 F ne pouvait se permettre la médiocrité.
Depuis, les constructeurs ont
compris qu'il y avait là matière facile à faire, à
bon compte, dans la pseudo-nouveauté indispensable. Le kilo de composants
électroniques valant à peine plus cher que le kilo de gravier,
ils se sont empressés d'en coller partout. Aujourd'hui, pour 50
ou 60 000F, on acquiert une auto neuve digne de Star Treck, et on se prépare,
du même coup, un avenir plein de désenchantements.
Un quotidien émaillé
de surprises tout d'abord : vitres électriques bloquées,
antidémarrage récalcitrant, commande à distance inopérante,
modules électroniques en panne etc... Il n'y a qu'à parcourir
l'inénarrable newsgroup .misc.automoto.mecanique pour en avoir un
aperçu. C'est simple, dans les autos d'aujourd'hui, on a l'impression
de
voyager à bord de Windows
98..
Et le prix ensuite. Remplacer
un rétroviseur électrique cassé (dont on se sert une
ou deux fois par an) revient six ou sept fois plus cher que son homologue
mécanique. Une lampe du tableau de bord digital HS et c'est l'ensemble
qu'il faut jeter au panier..
Si autrefois n'importe quel bricoleur
armé d'un tournevis cruciforme et d'une clé plate pouvait
se dépanner lui-même d'un tas de petits tracas, aujourd'hui
plus question. Le moindre bobo nécessite un spécialiste.
Et quel spécialiste ! Vos essuie-glace ne fonctionnent plus ? pas
de souci! On vous colle la prise diagnostic E41256-6B sur le module X456-324
et hop, 2 minutes plus tard, on vous apprend que le circuit 631EF et la
sonde HTVR702 sont grillés. 10 minutes pour déclipser tout
ça du support en plastique massif, un petit chèque de 4000
francs, et roulez jeunesse.
Un petit ratatouillage ? Vite
on colle l'auto sur l'Intranet maison et, à distance, les ingénieurs
vous reprogramment tous les microprocesseurs en un tournemain..On en pleurerait
d'émotion tellement c'est beau, le progrès.
Et la mécanique elle-même
n'échappe pas à la tornade moderniste. Qui sait, par exemple,
que les beaux moteurs HDI dont on nous rebat les oreilles sont montés
dans des atmosphères hors poussière par des ouvriers habillés
comme
les dealers de rillettes Paul
Prédault ? Quel garage ordinaire remplacera le joint de culasse
de la chose si, par
malheur, il vient un jour à
claquer ? Les grosses concessions ont du mal à suivre, alors imaginez
votre mécano de
quartier... Dans ce domaine, le
sommet semble atteint avec le projet Fiat de capot scellé.
D'ici 5 ans, on n'aura même
plus accès aux moteurs des autos. Le point le plus critique va sans
doute être le marché de l'occasion. En clopinant de réparations
sous garantie en prises en charge gracieuses par le constructeur, la belle
auto neuve va durer trois ans.
Après ? Après il
faudra vite s'en débarrasser. Trouver un gogo qui s'imaginera faire
l'affaire du siècle en achetant au tiers de son prix une auto comme
neuve. A lui, ensuite, de payer les inévitables réparations.
Un de mes amis qui venait d'acheter
dans ces conditions une auto HDI irréprochable a eu la malencontreuse
idée de partir en vacances en Espagne. A peine 500 km au pays des
toros et la belle a rendu l'âme. Diagnostic : utilisation d'un gas-oil
de qualité insuffisante. Remède :remplacer les 4 injecteurs
(2500F/pièce) et la pompe d'injection (10
000F). De quoi mal digérer
la paella... Hier coûteuses, les interventions vont tout simplement
devenir ruineuses.
Alors ? Que dire de tout ça
? Renier le progrès ? Certainement pas. Il serait stérile
de s'enfermer dans un discours passéiste. Les autos d'aujourd'hui
sont certainement plus sûres et plus confortables que celles d'il
y a 20 ans.
On peut, par contre, regretter
qu'une nouvelle fois, sous prétexte d'une technologie approximative
à l'utilité douteuse, on confisque encore un peu plus de
notre pouvoir à intervenir sur les objets de notre quotidien. A
force de déléguer sans cesse des parcelles de notre
autonomie, nous allons bientôt finir par approcher la figure de ce
consommateur idéal tout juste bon à payer, à payer
encore et à payer toujours sans qu'il sache, à force, pourquoi
il paye.
Alors profitons-en encore un peu.
Dans dix ans ce sera trop tard.
Les autos classiques auront définitivement
disparu.
Un an d'existence déjà
pour le site. Ce qui avait commencé comme une idée en l'air
semble avoir rencontré sinon le succès, du moins l'intérêt
de nombreux lecteurs puisque les pages sont vues en moyenne 20 fois par
jour, et ce depuis le début. Résultat, 6.800 visites en tout.
Tous les moteurs de recherche importants le référencent (à
la notable exception de Yahoo! anglophone, si quelqu'un a des amis dans
la place...). Donc merci à tous ceux qui m'ont fait parvenir leurs
photos et leurs histoires parfois enthousiastes, toujours intéressantes
sur les 14 et les 18. Merci aussi à Gazoline, Yahoo! France et au
Wacs d'avoir fait la publicité du site.
Il représente aujourd'hui
plus de 10 Mo de données et comporte environ 250 photos et illustrations.
Quelque 50 témoignages originaires de 17 pays ont été
recueillis, de l'Indonésie au Canada en passant par l'Uruguay et
l'Australie. Grosso modo, la conception et la maintenance du site ont représenté
200 heures de travail l'année passée (je ne compte plus les
frais de communication !). Vingt-quatre voitures figurent en page endurance.
Le site est mis à jour régulièrement, environ une
fois par semaine. Projets: parler un peu plus des Renault 14, tenter d'améliorer
l'interface, et surtout m'atteler à la traduction complète
en espagnol et en allemand, tout en ne négligeant pas l'anglais.
Cela devrait nous occuper sans problème au delà de l'an 2000.
Bonne route !
Je fais régulièrement
le tour des principaux moteurs de recherche pour voir si de nouvelles images
des Renault 14 ou 18 n'ont pas fait leur apparition sur le réseau.
Les mots "Renault" et "18" produisent parfois des résultats étonnants.
J'ai ainsi lu des faits divers sordides "l'assassin a transporté
le corps de la victime dans sa Renault 18", l'actualité sociale
"le couple est sans ressource et sa vieille Renault 18 doit passer
le contrôle technique dans deux semaines", ou encore sur les sites
sud-américains, "la Renault 18 a été entièrement
détruite dans l'accident"... C'est pourtant le site
consacré à la vente des voitures de l'ancien dictateur roumain
Nicolae Ceaucescu qui remporte la palme : on y apprend que le "Génie
des Carpates" roulait en Dacia 2000 (une Renault 20) ou bien en Renault
18, un modèle bleu, précise-t-on. La 18, voiture mondiale,
mais aussi pionnière de la lutte des classes, voilà qui n'aurait
pas déplu à la CGT à l'époque où Billancourt
produisait encore des voitures et où elle y était majoritaire
!
9 août 1999
Ailes gonflées et froissées
La rubrique chambre des horreurs s'appelle
désormais "tuning". Pour ceux qui se sont sentis atteints dans leur
honneur de propriétaire de 18 "traf", je n'ai rien contre eux, bien
au contraire. Les possesseurs de ces raretés peuvent d'ailleurs
m'envoyer leurs photos pour cette rubrique, qui veut faire preuve d'ouverture
d'esprit, ce qui n'exclut pas l'humour.
30 juin 1999
Renault 18 vs. Reinastella
J'ai reçu il y a quelque temps
un message en provenance de Belgique, qui me demandait en substance pourquoi
je ne m'intéressais pas aux Renault des années 30... Parce
que des livres existent déjà sur la question, et qu'un site
sur ces voitures dont bien peu ajourd'hui ont une expérience directe
aurait consisté en une décalcomanie de ces ouvrages. Innovons
et occupons-nous pour une fois de rendre hommage à des véhicules
tant qu'ils existent encore.
Ca y est, un journal traitant des
véhicules de collection parle des Renault 18, et pas n'importe lequel
; la Vie de l'Auto, référence depuis trente ans des collectionneurs
et des amateurs de voitures anciennes. L'hebdomadaire fait l'écho
d'une vente aux enchères en région, dont le premier véhicule
proposé était une "bien triste" Renault 18 TL, en
mauvais état d'origine, il est vrai. Personne n'ayant enchéri
sur le prix de réserve de 1.000 F, la 18 a repris la route vers
son purgatoire, et sans doute la casse. Patience, il y a 20 ans, la même
mésaventure aurait pu arriver à une Simca Aronde...
Je n'avais pas visité de casse française depuis au moins vingt mois, et avais gardé le souvenir de rangées de 18 prêtes à recevoir le coup de clé de 13 final. Cette semaine, à la recherche d'un volant, j'ai repris le chemin des cimetières de voitures... pour m'apercevoir que les 18 avaient quasi-totalement disparu des quatre casses que je fréquentais auparavant, "parties au broyeur" m'a expliqué un des mécanos sur place. Heureusement, j'ai pu trouver mon bonheur sur une 9 GTS. Quant aux 14, leurs épaves se comptaient sur les doigts d'une main, dans un très vilain état. Tiens, le temps passe.